jeudi 9 juin 2016

A travers les serrures.



Un texte écrit sur la thématique de "l’œil à travers un trou de serrure."

Bonne lecture! ;-)



A travers les serrures
J'ai l'impression d'être née dans cette pièce. Je ne sais pas quel âge j'ai et je ne sais pas tout à fait qui je suis. Je me sens femme mais je n'en suis pas sûre.
L'endroit où je vis est étroit même si parfois j'ai la sensation que les murs bougent et que la pièce s’agrandit. A l'intérieur, un lit, une salle de bain et une bibliothèque.
Aucune issue hormis cette porte close. Je ne vois le monde qu' à travers le trou de cette serrure . Ma fenêtre ne mesure que quelques centimètres mais l'extérieur me parait tellement grand par cette petite ouverture. Beaucoup de personnes passent devant ma porte sans jamais la voir.
Parfois je me mets à hurler espérant que quelqu'un m'entende mais jamais personne n'est venu. 
Ma pièce est pleine de livres, je les ai tous lus, sauf un, aucun titre sur la couverture. Je le garde pour la fin, quand enfin je sortirai. 
Souvent j'ai peur. J'entends des bruits à l'extérieur, des éclats de voix qui brisent le silence de mes lectures. Des voix qui veulent me tuer.
Parfois j'entends frapper contre la porte, la poignée s'abaisse mais rien ne se passe.
Aujourd'hui j'ai senti quelque chose de différent en ouvrant les yeux. Comme un souffle sur mon visage.
La porte était ouverte. 
Je me suis levée, habillée. J'ai pris mon dernier livre. Et j'ai franchi le seuil avec appréhension et excitation.
Une autre pièce plus lumineuse, plus grande avec une bibliothèque encore plus grande que dans la première, un lit plus grand. Tout en plus grand.
Et une porte avec une serrure. 
Alors que je fixais du regard cette nouvelle issue, j'entendis un bruit violent. La porte de la pièce précédente s'était fermée. 
Je m'avançai et un genou à terre, je regardai par le trou de la serrure.
je reculai vivement et chutai en arrière.
Un œil m'observait de l'autre côté.
Je me relevais et regardais à nouveau dans ma petite fenêtre.
L’œil était toujours là, il ne clignait pas.
Je tentai un bonjour. Mais il disparut brusquement laissant place à une lumière forte que je ne parvins pas à supporter longtemps.
La pièce trembla un instant. Comme si quelqu'un l'avait pris dans ses mains et la secouait violemment. 
La bibliothèque déversa tous ses livres qui prirent possession du sol. Puis tout se calma et je m'évanouis.
A mon réveil, je me sentis homme et curieusement j'étais étendu dans le nouveau lit. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait, comme si quelqu'un entrait dans la pièce quand je dormais. Tous les livres étaient rangés.
Peut-être étais je somnambule?
Je me levais et comme toujours, mon premier geste était de regarder à travers le trou de ma serrure.
Je distinguai une pièce blanche. Un homme y déambulait de long en large.
Je ne le connaissais pas.
Il parlait.
- Je sais que tu es là.
Il répétait sans cesse cette phrase.
Je tentais de communiquer mais comme toujours ma voix ne parvenait pas de l'autre côté.
Je criais une dernière fois et soudain il se retourna vers la porte et s'approcha lentement, la tête baissée.
Je reculais.
La poignée s'abaissa.
La porte s'ouvrit 
Je rencontrais le mystérieux occupant de la chambre blanche.
Nos regards se croisèrent.
Son visage ne m'était pas inconnu.
- Je t'attendais.
- Qui êtes vous?
Il me tendit la main, je la pris et perdis connaissance.
J'ouvris les yeux. Une nouvelle pièce. J'étais allongé dans un lit.
J'entendis une conversation entre un homme et une femme mais je ne voyais pas leurs visages.
- Enfin!
- Ca a marché!
- C'est un traitement révolutionnaire.
- Adieu la schizophrénie.
Je me levais et les regardais. Jeunes tous les deux, on les aurait pris pour frère et sœur.
- Vous m'avez guéri?
- Après un an de thérapie. Votre schizophrénie est guérie.
- Vous avez ouvert les portes vers la liberté au fur et à mesure.
- Je suis schizophrène?
- Non vous ne l'êtes plus à présent. Vous êtes guéri!
- Je dois vous remercier alors.
- Pas de merci, nous avons fait notre métier. Nous allons vous laisser vous reposer quelques minutes. Ils parlaient de concert comme une seule personne.
Les deux médecins quittèrent la pièce et me laissèrent seul.
J'étais guéri. Ces pièces étaient donc mon subconscient, j'étais parti tellement loin que j'avais oublié qui j'étais. Les voix que j'entendais n'étaient que les tourments de ma maladie.
Je me sentais mieux mais je me sentais femme à nouveau. 
Une petite table attira mon regard, un livre y était posé. C'était mon livre. Le dernier, celui que j'avais gardé pour la fin. Enfin j'allais pouvoir le lire. La couverture, vierge, ne l'était plus. Un titre était apparu:

"Trouble de la personnalité multiple une légende?"
Je compris.
Je me dirigeais vers la porte pour l'ouvrir. Elle était fermée.
Je regardais, comme je l'avais fait des milliers de fois, par le trou de la serrure. 
Je vis un œil. Je me sentis changer. J'étais devenu un homme. Et comme si je n'étais plus dans mon corps. Je m'entendis hurler. 
Et la porte s'ouvrit.

vendredi 3 juin 2016

La bête.

Un petit texte écrit en réponse à un défi sur scribay. Le thème le dernier humain sur la terre.


"La bête les a mangé. Elle a mangé le monde des humains.
Ce n'est pas une métaphore.
Une bête est vraiment apparue et a dévoré tout le monde, sauf moi. Enfin je pense. Non je le sais. Je suis le dernier. 
Cela fait des jours que je n'ai croisé personne exceptée la bête.
Elle me cherche, je le sais, je le sens.
J'erre dans les rues dévastées d'une grande ville. J'ignore laquelle. 
Je me nourris de rats et de déchets.
Je n'ai plus de vêtements, mais l'air est si chaud que des vêtements ne serviraient à rien.
Pourquoi moi?
Un coup de chance?
Quelle chance.
Je suis seul. J'ai parfois l'impression de perdre l'esprit. J'entends une voix dans ma tête. Je ne la comprends pas.
Un inexplicable instinct de survie m' a permis de me cacher de la bête.
Survivre, mais survivre pour qui, pour quoi. Quand on est le dernier, quelle raison avons nous de continuer à respirer?
Je suis blessé.
Je saigne.
Je me souviens être tombé quand la bête a détruit cet immeuble.
Mon nom m'est inconnu, peu importe.
Je ne me souviens plus de ma vie d'avant. Tant mieux. Ainsi je n'ai personne a pleurer.
Ca y est! Je l'entends!
Elle me cherche.
Ses rugissements paralysent ses victimes mais pas moi.
Je dois avoir une immunité.
Je me cache derrière des gravats.
J'entends son souffle.
J'ai peur comme un enfant. Je tremble.
Mon regard croise mes mains. Elles sont étranges, boursouflées, comme si j'avais été brûlé. Je ne m'en souviens pas.
Mon corps est étrange d'ailleurs. Il est comme mes mains.
La bête passe, chacun de ses pas fait trembler le sol.
Il faut que je trouve un miroir. Peut-être que le monstre transmet une maladie. Il faut que je voie ce qu'il m'arrive.
J'entends encore la créature immonde mais elle est loin.
Et puis j'ai cherché, longtemps, très longtemps et finalement j'ai trouvé.
Un miroir intact. 
Je peux enfin me voir.
Je me regarde.
Je ne suis pas un être humain.
Je ressemble à la bête.
La vision de mon corps fait jaillir dans mon esprit tous mes souvenirs.
Je ressemble à la bête car je suis un de ses enfants.
La bête me cherche parce que je suis l'ainé.
Je me souviens maintenant.
J'ai mangé le dernier humain.
Il ne fuyait pas. Il m'a regardé avec un sourire et il a couru vers moi. Savait-il qu'il était le dernier?
Je pense que oui. L'humain voulait disparaitre. Je le comprends à présent. La solitude. La peur. Qui veut d'une telle vie?
J'ai des regrets.
Je lui ressemble.
Je n'aime pas mon père. 
Un jour c'est moi qui le mangerai!"

jeudi 2 juin 2016

Le chapitre 12 d'Allegro des Lames est là.

Le chapitre 12 est là mais qu'il fut laborieux de l'écrire.
Retour au Mont Noir pour savoir ce qu'il est advenu d'Arcis aux prises avec une créature cauchemardesque!

N'hésitez à pas donner votre avis.
Pour le découvrir, c'est par là!




https://www.scribay.com/read/text/397598730/allegro-des-lames/chapter/13

Bonne lecture.